Histoire de Villers-Outréaux... un village presque comme les autres

Villard de Honnecourt (1200-1250)

 

La figure de Villard de Honnecourt demeure mystérieuse. Seul son manuscrit livre quelques indices qui permettent de le situer. Son nom indique son lieu d'origine, ou peut-être le monastère dont il faisait partie : Honnecourt, petite ville de Picardie (en fait maintenant dans le département du Nord), au bord de l'Escaut à 7 kms à vol d'oiseau de Villers, et formée autour d'une abbaye bénédictine.
Villard est né picard. La Picardie est dans une situation privilégiée, au cœur de l'Europe, à un carrefour d'échanges économiques importants, et se trouve au centre des foyers intellectuels. On pense que Villard a pu résider et étudier à Honnecourt, mais il a probablement aussi travaillé à l'abbaye cistercienne de Vaucelles.
Ses représentations des cathédrales de Laon et de Reims, ses plans des églises de Cambrai, de Vaucelles et de Meaux permettent de situer l'activité de Villard pendant le premier tiers du XIIIe siècle, au moment de l'apogée du gothique.
"Je suis allé dans de nombreux pays […] en aucun lieu je ne vis une tour telle que Laon."

Villard est-il dessinateur, concepteur de plans, ingénieur, constructeur, architecte, maître d'œuvre, géomètre, inventeur, voyageur, observateur de chantiers et d'édifices, chef de chantier,clerc, intellectuel ou savant ?
La réponse est complexe. Mais il ne fait aucun doute qu'il est un artiste habile.

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Autoportrait

L'abbaye de bénédictines de Honnecourt a été fondée en 691 par Amalfride et Childeberte, son épouse. Après la mort d'Amalfride et de sa fille Auriane, les successeurs remplacent les religieuses par des religieux. Le monastère devient florissant par sa discipline et ses richesses. Cet état propère dure jusqu'au règne de Charlemagne. Alors il ne reste plus rien, ni biens, ni religieux.
Il se relève vers 911 grâce à Odon, châtelin de Cambrai, masl il déchoit encore. "Ce monastère, écrit Balderic ayant été donné en bénéfice à des hommes de guerre est réduit à un petit nombre de chanoines". Enfin, peu après, les religieux bénédictins les remplacent et y demeurent jusqu'à la fin du XIXe siècle.

On pense que Villard a fait ses classes dans cette abbaye.

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On lui doit le « canon de division harmonieuse », qui est utilisé en typographie soignée pour dessiner les proportions des marges dans le cadre d’une page. Il s'agit d'une méthode de division d'un rectangle, réalisée sans recours à une règle graduée, permettant d'établir le bloc de composition (la partie écrite et donc les marges) de façon non arbitraire et avec un résultat harmonieux. Cette méthode, qui permet de diviser une droite en parties égales sans limitations, est applicable quelles que soient les dimensions du rectangle. Elle est toujours enseignée de nos jours.

Mais ce qui reste de lui et qui intrigue, c'est un carnet, conservé à la Bibliothèque Nationale de France.

Le manuscrit de Villard de Honnecourt est composé de feuilles de parchemin portant des dessins sur les deux faces et réunies en cahiers comportant un nombre de feuilles variables. Il se présente comme un carnet de format réduit, d'environ 14 cm sur 22, relié et recouvert de cuir marron.
Entre un tiers et la moitié des feuilles du manuscrit, estimées au départ à une centaine, ont disparu. D'autres ont été modifiées ou grattées, 33 folios subsistent, soit 66 pages.

On suppose qu'il a eu connaissance du traité d'architecture de Vitruve, qu'il avait des notions de géométrie et qu'il a beaucoup voyagé. En témoignent ses dessins des chantiers des cathédrales de Reims, Chartres, Meaux, Cambrai et même Lausanne, dont il admirait «la ronde verrière de l'église». Il a même poussé jusqu'en Hongrie, où il avait été «mandé». Toutes les observations faites au cours de ses voyages, il les a consignées dans un «carnet», sorte de manuel à l'attention des ouvriers du bâtiment. On y découvre les plans d'une scie hydraulique, la première machine mécanique à deux temps. Comme nombre de contemporains, Villard de Honnecourt a cherché à découvrir, sans succès, le mouvement perpétuel. On lui doit aussi quelques «gadgets» – un chauffe-mains pour évêque ou encore un ange mécanique dans lequel certains ont voulu voir le premier mécanisme horloger à poids. Il s'est également penché sur l'art de la guerre, créant une catapulte de pointe nommée «trébuchet».

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La précision des schémas, la qualité des esquisses, l'exactitude des plans sont remarquables.
Le Carnet ne traite pas seulement de la construction des cathédrales mais plus généralement des techniques de construction de l'époque ; on y trouve les plans de la tour de Laon, l'élévation intérieure des chapelles absidales de la cathédrale de Reims ainsi que des motifs décoratifs, tels une rose rappelant celle de Chartres ou un pavage vu en Hongrie.

On retiendra de ce carnet le plan du chevet de Vaucelles.


Plan du chevet de Vaucelles

 

On retiendra également une recette pour guérir les plaies. Cette page comporte deux recettes, l'une d'une potion comportant notamment du cannabis, et qui, bue en quantité raisonnable - Villard indique de ne pas trop en boire - doit guérir les plaies. L'autre concerne la façon de faire un bouquet.
La traduction de cette page est due à Régine Pernoud qui a participé, avec Jean Gimpel, Roland Bechmann et Alain Erlande-Brandenburg, à l'édition, en 1986, d'un fac-similé commenté du carnet de Villard de Honnecourt, à consulter ici.

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Recette

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La scie hydraulique (vers 1230)

Explications

Reconstitution de la scie hydraulique sur la place de l'église de Honnecourt sur l'Escaut.

Villard de Honnecourt avait rêvé le mouvement perpétuel et en proposait la réalisation par ce croquis.

Reconstitution de la roue à Honnecourt sur l'Escaut.

Villard de Honnecourt est la Loge nationale de recherche de la Grande Loge Nationale Française depuis 1967.

 

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